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Zakład Architektury Polskiej i Historii Sztuki <Warschau> [Hrsg.]
Biuletyn Historii Sztuki i Kultury — 3.1934-1935

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Nr. 4
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Ugglas, Carl R. af: Les émaux de Gniezno
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II


CARL AF UGGLAS (stockholm) - LES EMAUX DE GNIEZNO.
„Les emaux cloisonnes les plus remarąuables de 1’Occident" —
tels sont les mos, peut-etre un peu exageres, par lesąuels Konda-
koff caracterise, dans son importante etude sur les emaux byzan-
tins ]) la superbe serie des plaques en vermeil emaille, qui ornent
une mitrę appartenant a la cathedrale de Linkóping en Suede
(actuellement au Musee des Antiquites Nationales de 1’Etat de Sue-
de, Stockholm) (fig. 1).
Les broderies en perles qui ornent cette mitrę, oeuvre d’art
remarquable, representent 1’flnnonciation et les deux patrons de
la cathedrale de Linkóping: les apótres Pierre et Paul, entoures de
motifs vegetaux; c’est sans doute un exemple de 1’adresse et du gout
des religieuses du couvent de Ste Brigitte a Vadstena, celebres par
la beaute de leurs ouvrages. La mitrę ne datę que du milieu
du XV-e s.; a ses infulae on voit, a cóte des armes de la cathe-
drale, celles de Kettil Karlsson Vasa. Eveque de Linkóping de
1459 — 1465, durant quelques annees administrateur du royaume, il
appartenait a 1’illustre familie de Vasa, plustard maison royale, qui reg-
na en Suede et en Pologne3). Les plaques qui ornent la mitrę main-
tenant et qui ont fait partie d’une serie plus grandę, sont plus an-
ciemes. El les datent evidemment du milieu du XI 1-e s. On peut
supposer que ces plaques furent acquises par Gisle, eveque de Linkó-
ping, a 1’occasion du concile qui se tint a Linkóping sous la presidence
du Cardinal Nicolas d’ftlbano (plus tard le Papę Mdrien IV) en 1152;
peut-etre meme furent-elles offertes a l’eveque par le Cardinal.
Les plaques de la serie ancienne etaient plus nombreuses: actuel-
lement on en compte 35 de trois grandeurs differentes (diam. 5,
4.2, et 3.4 cm), et en plus des plaques triangulaires, a feuillage
d’or sur fond bleu, qui remphssent les champs entre les plaques
rondes figurees 3); les pierres precieuses non taillees (rubis, saphirs,
lapis lazulis) semees entre les plaques, proviennent elles aussi, de
la mitrę originaire. Dans la mitrę de Linkóping il manque trois
plaques rondes, dont les cadres restent vides. En meme temps
que la mitrę fut execute un reliquaire pour la cathedrale; a sa gar-
niture brodee on voit 6 sertissures vides, de dimensions analo-
gues, ce qui prouve qu’on a profite d’un certain nombre de pla-
ques de 1’ancienne mitrę, restees sans emploi alors que la nouvelle
mitrę a remplace 1’ancienne4). La disposition des plaques sur la

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